La rhinoplastie est la chirurgie de correction des dysharmonies nasales. Si certaines de ces déformations résultent d’un traumatisme, d’autres demandes en chirurgie du nez, sont fondées uniquement sur une appréciation subjective du nez idéal par le patient lui-même.

C’est donc sur cette base subjective du « pas assez » du « trop » parfois du « moins », pour parler d’un nez qu’on juge « long » « court », « tordu », et dont on voudrait se débarrasser absolument, que le chirurgien devrait agréer à la demande de son patient.

Mais le rhinoplasticien doit-il absolument valider le moindre désir, qui parfois peut-être un simple caprice, de la part du patient ? Doit-il se laisser submerger par la subjectivité de ce patient ? Quelles sont les bases objectives qui permettent de réaliser une chirurgie du nez ? Comment réaliser l’esthétique du nez sans perdre sa fonctionnalité ?

Le chirurgien-artiste

Le chirurgien esthétique de par son travail participe à la recréation. Toutefois, il doit recréer sans dénaturer. Une rhinoplastie réussie obéît à un minimum de règles fixées par la Divinité,  la Nature  ou qu’importe comment on l’appellera, l’homme est un être dans une nature qui a ses propres lois, et son corps est conçu selon ces règles.

Depuis l’antiquité, la beauté obéit à des critères objectifs de proportion, d’harmonie fixés à l’avance. Dans la sculpture antique, un visage caucasien est beau, lorsqu’il présente les proportions suivantes : la tête = 1/7 ou 1/8 de la taille totale chez un adulte ; ¼ de la hauteur du visage doit être occupé par le nez ; les yeux ≥ 2/5 de la largeur du visage et situés sur la ligne médiane ; le nez = front = oreille, etc.

On n’oubliera pas non plus, les analyses de Da Vinci avec son arc de cercle dans lequel, le front, le nez et le menton doivent être inscrits ou son fameux carré qui de profil, doit déterminer l’harmonie du visage. Dürer quant à lui en classifiant le profil en 3 types : droit, convexe, concave, va déceler un visage pas assez beau chez certains. On ne peut non plus négliger les travaux de Gonzales Ulloa sur le profil idéal, notamment sa « profiloplastie »… Autant de recherches, qui aujourd’hui guident les chirurgiens lors d’une rhinoplastie. Comme les travaux de Micheli Pelligrini avec la théorie de l’arc de chiite, ou de Powell et Humprheys sur la définition des angles (naso-frontal, naso-facial, naso-labial…).

Le chirurgien anatomiste

L’analyse anatomique du visage conduit à définir son harmonie sur lequel doit reposer tout projet chirurgical de rhinoplastie, sous l’angle du rapport entre la portion fixe et la portion mobile du nez. La portion fixe est composée d’une échancrure nasale du frontale, des apophyses frontales des maxillaires, des os propres, des cartilages latéraux supérieurs et du septum cartilagineux. La portion mobile quant à elle comprend les cartilages latéraux inférieurs et les cartilages latéraux supérieurs.

Seule une parfaite connaissance anatomique, maitrisant cette structure du nez, y compris la nature de son plan de couverture (peau, tissu cellulaire sous-cutané, muscles, vascularisation, etc.) est en même d’aider le rhinoplasticien dans sa décision. Cette connaissance implique aussi une maîtrise des divers ligaments du nez et de la structure morphodynamique (mobilité, mimique et fonction olfactive du nez).